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 A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I

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Thomas Geha




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MessageSujet: A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I   A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I Empty1/8/2006, 16:58

Bon, voici le chapitre I du tome 2, qui n'a pas encore de titre défini...
C'est un premier jet, avec tout ce que cette expression comporte : le texte n'a pas encore été du tout retravaillé, et au final, ce chapitre sera sans doute un peu différent quand le livre sortira.
Si cela vous intéresse, il y a également une nouvelle à disposition sur le site de Rivière Blanche, qui se situe dans l'univers de A comme Alone. En plus, elle donne une vague idée de la tournure des événements du tome 2 ! Voici le lien :
http://www.riviereblanche.com/alonenouvelle.pdf

Thomas.
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Thomas Geha




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MessageSujet: Re: A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I   A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I Empty1/8/2006, 16:59

chapitre I

Ces enfoirés nous sont tombés dessus peu avant l'aube. Mais dans le style discrétos, ils auraient pu mieux faire. Cinq jours d'inertie de notre part, passés en farniente et en pêche, les avaient convaincu de notre naïveté. Pas une seule seconde ils ne s'étaient cru repérés. Ah, les mecs ! Les jumelles produisent des reflets au soleil ! Seule incertitude : leur nombre. Avec Grise, on tablait sur une dizaine d'individus. Gaby pensait qu'ils étaient le double. Nicoloss avait été le premier à les repérer, et Gaby et Flo, partis en reconnaissance, avaient confirmé la nouvelle, avec une moue des mauvais jours.
Ca signifiait : ciao la belle vie en bord de mer, fini de se dorer la pilule peinard sur une plage de sable fin. On avait pourtant dégoté l'endroit idéal pour laisser prospérer notre petit groupe d'Alones. Une île de trois ou quatre hectares à deux kilomètres du rivage. Un gros roc, plus haut que large, envahi de cyprès et de lapins pas farouches. Les rochers empêchaient de l'aborder tranquillement et l'escalade devenait une obligation pour qui voulait atteindre le plat de l'île. En haut, hormis les arbres, brousailles, fleurs, ajoncs, genêts et bruyères. Et une baraque. Une belle bâtisse moyenâgeuse vachement bien conservée. Une vraie mine d'or dans ses caves : outillage en tout genre, des armes, et du vin. Des tonnes de pinard encore goûteux qui nous avait parfois laissé la tête douloureuse !
Et là, je poireautais dans la flotte salée de l'Atlantique, à attendre l'arrivée des gugus. Je m'étais planqué derrière un gros rocher, immergé jusqu'au cou. Mes muscles commençaient à s'engourdir, la fraîcheur de l'eau me refilait des fourmis un peu partout. J'avais peur d'être trop lent à dégainer au moment de l'affrontement. Je n'aime pas trop le froid.
On avait convenu, avec les copains, de se poster aux quatre coins de l'île. Un beau feu de cheminée, discernable dans l'aube naissante, servait de diversion. Les mecs nous penseraient à l'intérieur, en train de bouffer un bon petit lapin bien juteux en guise de petit déjeuner, et seraient sans doute un peu moins sur leurs gardes, au départ. On comptait là-dessus et en profiter. Il fallait que ce soit rapide.
Mes oreilles ont capté un bruit sur la gauche. Le froufrou mélancolique d'une rame. Une barque s'annonçait. Leur mauvais camouflage en bord de plage n'avait trompé aucun de nous, et on en rigolait encore. Il y en avait trois. Une d'entre elles arrivait droit sur moi, et les contours de l'embarcation se distinguaient faiblement à la clarté de la lune. Belle alliée, la petite boule blanche. Elle allait guider les flèches de mon arc à pêche sous-marine (merci à la caverne d'Ali Baba), puis mes couteaux, si j'en avais l'occasion. Je n'étais pas hyper rassuré avec l'arc, mais mes couteaux feraient mouche. Le Pépé est un expert hors catégorie.
Bien caché comme je l'étais, j'avais l'effet de surprise de mon côté. Et la barque continuait d'approcher sans se douter de l'accueil qu'elle allait recevoir. « Salut les Mignonnes ! Venez vous empaler sur mes flèches, vous seriez gentilles ! »
Mais l'heure n'était pas à la franche marrade, et j'étais bien concentré. Je me suis hissé très lentement sur un rocher, à plat ventre, technique lézard. Je discernais des formes humaines sur le petit bateau. Cinq types. Gaby avait raison, ils devaient être bien plus que dix. Ceux-là, j'allais devoir me les farcir tout seul. Encore quelques mètres et ils seraient à portée de tir. Je me suis agacé de leur vitesse respectable alors que mon corps ne retrouvait que trop lentement les sensations et la vigueur perdues par mon bain de minuit forcé. Il me fallait encore quelques secondes pour retrouver l'intégralité des mes possibilités physiques. Le roc me râpait le ventre et j'ai eu des problèmes pour retrouver une posture acceptable. Avec dextérité – et silence – j'ai armé l'arc, puis posé une autre flèche près de mes jambes, à hauteur de hanche. Celle-là devrait être encochée rapido après ma première salve, et lâchée sur ma cible tout aussi rapidement.
Enfin, les types sont parvenus à bonne distance. J'ai eu tout le loisir de viser un de nos assaillants, sans être repéré, puis j'ai appuyé sur la gâchette. Pfffuiiiiit ! La flèche est partie et a transpercé le cou de ma cible. Le gars a fait un bond en arrière et a fini à la flotte. Plouf. En deux secondes mon autre flèche atteignait le poitrail d'un rameur. Ca a été la panique à bord et des cris se sont élevés.
- Putain, Jo ! Où est donc planqué c'te connard ?
- Ta gueule Edouard, et fou'z'y la mitraille dans sa gueule ! Faut pas qu'y s'échappe !
Ils ont fini par m'entrevoir, au moment où je me levais sur le rocher, couteaux en mains. J'ai lâché mes lames. Vitesse, et précision. J'ai liquidé deux autres gus. Il en restait un, armé de je ne sais quoi, blotti au fond de la barque. J'ai fini par savoir. Une mitrailleuse. Déveine, poisse. Les balles ont fusé un peu partout autour de moi et je n'ai eu d'autre solution qu'une nouvelle partie nage dans les eaux sombres, pour éviter les rafales incessantes. Une d'entre elles m'a frôlé l'épaule. Je serais quitte pour une légère brûlure. Les impacts, dans l'eau, j'avais du mal à les voir, tout comme j'avais du mal à anticiper le mouvement rotatif des rafales. Je ne suis pas un grand nageur, ce doit être pour ça. Je me fiais juste aux sillages que l'impact avec l'eau créait, et qui avaient tendance à se rapprocher. Du coup, j'ai nagé en eaux profondes quelques secondes, tout en me dirigeant vers la barque. Quand j'ai aperçu le fond, je suis remonté, et me suis collé au bois de la coque, en retenant toujours ma respiration. J'ai attendu que la pluie de balles cesse, à la limite de l'asphyxie, puis, quand le silence est revenu, j'ai émergé tranquillement du côté tribord. Le type pensait sans doute m'avoir liquidé : il était penché sur un appareil indéterminé, et ne s'occupait pas des alentours. Belle erreur : de la main, j'ai accroché son tricot de corps et ai tenté de le faire basculer par-dessus bord. L'homme a eu un râle de surprise, a mouliné des bras dans un réflexe pour retrouver un équilibre impossible, et est enfin tombé. Je l'ai saisi au cou, comme j'ai pu, avec mon avant-bras, sans relâcher la pression, sous l'eau. Il s'est débattu, longuement, donnant des coups de pieds ralentis par l'eau, et donc peu efficaces ; sans compter que je lui avais bloqué un bras derrière le dos ; du coup, ça le paralysait. Enfin, la tension de son corps s'est relâchée, et je n'avais plus que de la chair molle sous mon bras assassin. Je l'ai repoussé, sans plus y prêter la moindre attention : il était bel et bien mort. A la force des bras, je me suis hissé sur la barque, qui tanguait dangereusement, et m'y suis affalé, le souffle court. Tout ça m'avait demandé beaucoup d'énergie, et j'avais besoin d'air et d'un peu de repos. Mazette, cinq types, c'était du sacré boulot ! Même avec l'effet de surprise pour soi. Je me suis dit que, malgré tout, notre paradis insulaire m'avait fait quelque peu oublier combien se battre est rude et demande une condition physique parfaite ; peut-être avais-je oublié quelques entraînements par-ci, par-là. Je me trouvais trop à bout de souffle. J'ai pesté, tapant des poings sur la coque, et me suis relevé.
Dix secondes plus tard, les rames en mains, je me dirigeai vers l'île. Il ne me faudrait pas longtemps pour accoster. Un peu plus de temps pour escalader et pour aller donner un coup de patte aux copains, si jamais ils en avaient besoin. J'espérais que non, que tout se passait bien pour eux aussi, et qu'on allait pouvoir rôtir quelques lapereaux, ouvrir des bouteilles de vin, pour fêter notre victoire. Belles images dyonisiaques...
Des coups de feu m'ont ramené à la réalité. J'ai ramé plus fort. Grise, si jamais il lui arrivait un sale truc ! Bon Dieu ! Je préférais ne pas y penser. Et les copains... bref, pas question de lambiner. Pas sûr que tous auraient ma chance.
La coque a touché les rochers et j'ai jailli comme un fou hors de la barque. Un peu plus loin, sur un rocher, j'avais laissé deux lames – mes vraies, les autres provenaient de la cave – et mon épée. J'ai rangé tout ça où il fallait et ai entrepris l'escalade de la falaise. Je l'avais fait tellement de fois que je connaissais la moindre aspérité de la paroi. C'était un jeu d'enfant, ou de singe. Quoi qu'il en soit, j'ai vite atteint la terre ferme. J'entendais toujours des coups de feu. A vue de nez, ils provenaient de l'extrême sud de l'île, à l'opposé de ma position. C'était celle de Grise et de Nicoloss. Je me disais que, au cas où, ce dernier saurait protéger Grise. Dans la citadelle d'Argento, il était « garde du corps », et un bon encore, quoique d'une gentillesse frisant souvent la naïveté. Mais j'avais confiance en lui, ainsi qu'en Grise d'ailleurs. Point de vue auto-défense, elle m'avait quand même tout appris : ce n'était pas une proie facile. Et ça me rassurait un brin. Seulement, je l'avais perdu une fois, et je n'avais pas envie que ça recommence. J'ai grogné dans le noir, et j'ai zigzagué entre les cyprès, à toute allure. Direction le sud.
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Thomas Geha




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MessageSujet: Re: A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I   A COMME ALONE 2 - CHAPITRE I Empty1/8/2006, 16:59

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Le jour commençait à pointer le bout de son museau radieux, et je me faufilais entre les arbres, comme une anguille entre des roches. Ok, une petite voix mesquine dans ma tête me harcelait, me tannait pour que je me grouille, mais la prudence, dans ces cas-là, est aussi une alliée ; et une autre petite voix m'intimait de garder tout mon calme et ma sérénité. Une bonne règle d'Alone, ça : soit prudent et tu auras le loisir de perdre tes cheveux naturellement un jour. Bon, cela dit, j'avais jamais rencontré de vieil Alone, ou alors pas plus de la jeune cinquantaine. Gaby avait bien un grand-père Alone, mais ce dernier s'était retiré dans un village de Rasses civilisés, à Crozon. La vieillesse, j'y avais jamais trop pensé, et honnêtement, je ne savais pas si je survivrais assez longtemps pour m'en préoccuper. Chaque jour peut être le dernier. Avec une mort violente à la clef bien entendu ! Et puis après tout, j'avais pas attendu d'être vieux pour commencer à perdre mes cheveux !
Depuis un moment, je n'entendais plus de coups de feu. Ca pouvait signifier plein de choses. Soit les copains avaient fini le boulot, soit nos visiteurs étaient parvenus à accoster, avec les pires conséquences que je pouvais imaginer. Quelques grillons chantaient, monotones. Je percevais parfois de légers mouvements, mais il s'agissait d'oiseaux de nuit, la plupart du temps.
Bientôt, je suis arrivé devant mon premier cadavre, près du point de surveillance laissé à Grise et Nicoloss. Merde, les types avaient accosté. Pas bon, ça. Je me suis arrêté un instant pour observer le mort. Ouf, pas un copain. Un jeune d'une vingtaine d'années, costaud, mais diablement abîmé par le fil d'une épée. Grise. Aucun doute, c'était signé. Un pistolet traînait non loin de là, sans me tenter. Je n'aime pas les armes à feu. Ce sont des armes de faibles, et sans noblesse. Les couteaux, les épées, ok, les bidules à canon, niet. Attentivement, j'ai balayé l'endroit des yeux. Pas d'autre corps en vue. Mais sur ma droite, des buissons avaient été piétinés, montrant que plusieurs personnes avaient pris cette direction. Les gentils ou les méchants ? J'allais bientôt le savoir. D'un pas décidé, j'ai suivi ce chemin balisé. Ca a duré cinq bonnes minutes avant que je tombe sur un autre type, allongé dans l'herbe, lui aussi rétamé pour de bon, une flèche fichée dans la gorge. Nicoloss. Bien, les copains se partageaint le taffe, pas de jaloux. Et pas de pitié. Eux n'en n'auraient pas pour nous. Un peu plus loin, à l'orée d'une petite clairière, j'ai repéré des traces de sang, mais du bonhomme touché, nulle présence. Quelqu'un avait été blessé. J'ai grogné tout bas, et continué le jeu de piste. Deux minutes plus tard, j'ai entendu des bruits. Ca castagnait pas très loin ! Je me suis approché de la rixe le plus rapidement que je le pouvais, sans me faire repérer. J'ai sorti mes couteaux, et ai senti le contact chaleureux et bien connu du métal froid. Mes lames sont une extension de mes mains, elles font partie de moi, et je leur fais faire exactement ce que je veux, avec une précision avoisinant les cent pour cent. Pas de vantardise là-dedans : je m'entraîne, et tous les jours encore, c'est grâce à ça que je suis encore vivant. Parce que, sinon, un jour on est mois bon, on râte sa cible, tandis que l'adversaire ne fait pas le même cadeau. C'est comme ça. Et pas autrement.
Caché derrière un tronc d'arbre, j'ai pu me faire une nette idée de la situation. Il y avait Grise, et deux mecs, bien vivants, armés d'épées. S'ils avaient possédé des armes à feu, c'était du passé, peut être par défaut de munitions. A terre, je voyais aussi trois cadavres. Et j'ai eu un haut-le-coeur. Le poteau Nicoloss, mon brave ami, faisait partie des victimes. J'ai serré les dents et refoulé une larme. Chiottes. Quant à Grise, elle invectivait les deux gars, plutôt des maousses dans le genre, et les invitait à croiser le fer. Ces deux cons trouvaient le moyen de se marrer. J'ai attendu un peu : Pour l'instant, je jugeais que ma tendre dulcinée n'était pas menacée. J'agirais simplement s'ils faisaient mine de s'emparer d'un quelconque arme de jet. Point de vue escrime, Grise est la meilleure combattante que j'aie jamais vu. A priori, même à deux contre elle, j'estimais que leurs chances de victoire frôlaient le zéro absolu. Il allaient finir gelés. Surtout que son attitude, à ma Grise, ne montrait aucune faille de concentration, aucune panique. Elle m'en voudrait sûrement d'intervenir, et préférait sans doute venger elle-même Nicoloss. Je connais très bien son code de l'honneur, c'est aussi le mien.
Avant d'engager le combat, un type a jeté au nez de Grise, d'une voix sacrément nasillarde :
- On doit rapporter ton cadavre à la citadelle, ma jolie. Tu y es attendue ! Toi et ton copain Alone. On a déjà eu le benêt, on vous aura aussi.
Il a ri, et craché dans l'herbe. J'ai vu Grise changer de physionomie. Pour tout dire, je tirais sans doute la même tronche. Ces types étaient des envoyés d'Argento, ou plutôt un commando dépéché par son fidèle lieutenent. Corman ! Cette fichue raclure ! Comment nous avait-il retrouvé ? La petite voix est revenue me parler et m'a soufflé : les Jumeaux, banane ! Ceux-là, j'aurais dû les supprimer. Mais ce n'était pas, alors, ma priorité.
Celui qui n'avait rien dit s'est jeté à l'assaut, en contournant Grise, avec un cri sauvage. Son attaque, joliment parée, épée croisée dans le dos, par Grise, a échoué. Aussitôt, et avec vivacité, Grise a repoussé de sa lame celle de l'attaquant, lequel, avec le recul, a patiné sur l'herbe et s'est écroulé. A peine sur le cul, l'épée de Grise transperçait le coeur du type. Waouh, intérieurement, j'ai été favorablement impressionné. Vitesse de l'enchaînement, précision, coup fatal, reprise de position de combat instantanée : tout y était. Chapeau.
- Tu vas te défendre un peu mieux que ce chacal, j'espère ? A-t-elle lancé, en guise d'avertissement qui sonnait comme une condamnation à mort devenue inexorable.
L'homme ne ricanait plus. Lui aussi écartait grand les mirettes. Sans doute ne s'attendait-il pas à tomber sur si fort adversaire.
- Vincent t'a sous-estimé. Mais je ne commettrai pas la même erreur, sois-en sûre, espèce de garce !
Il a bandé les muscles, hissé son épée à la parallèle de l'épaule, et s'est mis à tourner autour de Grise. De fausses attaques en fausses attaques, il a tenté de déstabiliser Grise. Mais elle attendait patiemment, sans s'affoler, esquivant tout avec une aisance déconcertante. Une vraie gazelle, rusée, et douée ! L'autre était juste un combattant moyen, sans doute dur au mal, peut-être bon au corps à corps, mais sans technique réelle à l'épée. Elle allait en faire de la bouillie. Surtout que le gars continuait à frapper dans le vide, à brasser de l'air, dans l'espoir de passer ça pour des feintes, ce qui l'épuisait. Il a eu assez d'ntelligence pour s'en rendre compte, et s'est enfin jeté dans la bagarre : les lames se sont soudain entrechoquées, rapidement. Grise a paré sans souci, répondant du tac au tac, sans véritablement contre-attaquer. Un moment, j'ai cru qu'elle doutait, et qu'elle avait égaré le sens de son escrime. Mais j'ai vite compris qu'elle avait décidé de s'amuser des faiblesses de son adversaire, en copiant ses attaques et ses défenses. Nasillard a râlé, puis s'est écarté du combat un instant, à quelques mètres de Grise. Il tergiversait, et savait sans doute reconnaître la supériorité de son adversaire. Les yeux dans les yeux, ils dégageaient tous les deux de la tension. Ou plutôt, de la colère du côté de ma femme.
- Alors tas de muscles, tu as les boules ou quoi ? Allons, voyons, je ne suis qu'une faible femme ! Et une garce ! Viens prendre mon scalp !
Nasillard a crispé les mâchoires. Il était humilié, et cette humiliation, je sentais qu'il voulait l'effacer illico. Mais il savait qu'il n'avait que peu de chances. Je me suis dit qu'il allait quand même tenter un dernier baroud d'honneur. Je me trompais. D'un seul coup, il a pris ses jambes à son cou, en direction des falaises. Merde, il se tirait le sagouin ! Ca n'a pas fait un pli : une de mes lames est partie en balade aussi sec. Elle s'est enfoncée dans une jambe et Nasillard a gueulé au diable en s'écroulant sur le sol caillouteux. Grise a regardé dans ma direction, et je me suis montré. Je lui ai fait une légère révérence.
- Ma chère, je te laisse achever ton chef-d'oeuvre.
Elle m'a jeté un regard moqueur, et s'est ébranlée d'un pas rageur vers Nasillard qui se relevait, sans avoir pu encore extirper ma lame de sa cuisse. Epée en main, grossièrement tenue, il a attendu en couinant l'arrivée de Grise. Un seul coup a suffi pour faire voler l'arme du mec, et un deuxième a fini dans sa poitrine. Les yeux écarquillés, le blessé a refermé ses mains sur l'épée de Grise pour tenter, dans un ultime et vain effort, de la ressortir de sa plaie.
Grise lui a craché au visage et, d'un brusque coup de talon dans le nez, l'a rejeté en arrière en criant :
- Pour Nicoloss, sale con !
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