Voici un roman qui a de quoi faire rêver : un post-apocalyptique russe où
un minuscule pan de l'humanité a trouvé refuge dans le métro de Moscou
suite à une guerre atomique. Les stations de métro sont
devenues des villes, où des communautés se sont créées, et pour
certaines rassemblées, autour d'idéaux ou de croyances très variés.
Le jeune Artyom est chargé d'une mission : prévenir le métro de
l'arrivée des Noirs, étrange nouvelle menace s'attaquant à VDNKh. Pour
celà, il doit rejoindre Polis, cité mythique difficile
d'accès, autrefois accessible en une heure, aujourd'hui, voyage aux
multiples menaces mortelles à esquiver pour transmettre son message. Car
les dangers sont multiples et variés : mutants,
dangers psychiques inexpliqués, sectes, cannibales, néonazis... Il y
aura fort à faire, et à découvrir.
Le début du récit et sombre et froid. L'auteur prend du temps à
mettre en place son univers, à travers les yeux de son personnage
principal, Artyom, jeune et naïf. Difficile de comprendre cet
univers sombre, oppressant, et mortellement dangereux. Difficile
d'accepter que l'humanité ait pu accepter un tel destin. Mais on suit le
périple de notre héros, ses errances et ses rencontres,
ainsi que les monstres rencontrés. On découvre, avec lui, l'humanité
survivante et ses nombreuses idéologies, essayant de suivre tant bien
que mal le trajet du héros et les stations énumérées,
dont les noms aux consonnances russes tellement inhabituelles sont
difficiles à retenir, et à situer sur les cartes fournies à l'intérieur
des jaquettes du livre. L'auteur et son écriture brute
et froide, dont la façon inhabituelle de conter le récit pourrait
peut être s'expliquer par la traduction d'une vision du monde élognée de
notre propre culture, aident au sentiment d'oppression
et de claustrophobie.
Mais
Metro 2033 n'est pas un simple récit d'aventure, et
met en scène de nombreuses idéologies majeures du vingtième siècle. Les
Rouges ont repris possession d'une partie du métro, ainsi
que les NéoNazis, heureusement moins étendus. Les sectes ont fait
leur apparition, et le statut des femmes a terriblement régressé. La
monnaie d'échange, les munitions de kallachnikov, prouve
l'atmosphère de menaces permanentes. Ce roman fait réfléchir à
l'humanité et sa soif de survie, envers et contre tout, et aux idéaux
des religions. Son message est complexe, intraitable et
passionnant.
Métro 2033 est donc à conseiller vivement. Il est complexe
et dur, mais abordable aux adolescents comme aux adultes. N'hésitez pas à
vous jeter dessus, tellement il est rare et intrigant
de lire un roman d'imaginaire russe.
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Vous pouvez d'ores et déjà poser vos questions
à l'auteur et au traducteur sur ce fil, jusqu'au 31 octobre 2010.
Nous possédons deux exemplaires Services de Presse à faire tourner,
et les participants pourront en gagner un par tirage au sort à la fin du projet. Vous pouvez noter ici que vous êtes intéressés pour récupérer le SP à lire.
Méfiez vous : il fait 630 pages.